Messager des enfers, aux froideurs ineffables,
Les travers n’ont connu regard plus aiguisé,
Rancune plus sévère, rancoeur moins apaisée,
Qu’en ta nausée épaisse et presque inépuisable.
Ton cœur est un tombeau dépeçant tous les vices,
Les charognes putrides et les agonies saintes,
La douleur et l’horrible réjouissent ton absinthe,
Enfant des cafés noirs, génie des purs supplices.
A l’horreur et l’extase tu dévoues ton destin,
Incapable de feindre cet intime tourment,
Aux calme et volupté voyagent les amants,
Les amours volés à ton gouffre abyssin…
Au labyrinthe sombre de ton âme attentive,
Les fleurs de ton mal brûlent, grandioses et vives.
Stéphane Meuret,
3 Février 2018, Copyright
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février 15, 2018 à 12:35
Un grand merci. Cet hommage est magnifique. Nos peres et meres de poesie meritent qu’on les salue et vous le faites merveilleusement.
J’irai lire d’autres de vos ecrits,
Bien a vous,
Stephane
février 12, 2018 à 6:54
Très beau texte qui peint admirablement le portrait d’un monument de la poésie française, le grand
Charles Baudelaire, mon gourou et père spirituel des Fleurs du mal. Nous nous devons de rendre hommage à ces poètes qui ont marqué nos vies et dont nous nous inspirons des leurs. Je te fait cadeau de mon texte » En compagnie de Charles » . Bonne lecture. 5**** bien méritées.
Car l’ennui me traîna jusqu’aux vieux bancs de chêne
Harcelé sans relâche par ce monstre délicat
Un appel au secours, l’esprit de Charles, quelle veine !
Me sauva de ses griffes, des recueils sous le bras.
Charles me pria de le lire, pour apprendre à l’aimer
Et de mon œil je m’abîme dans les gouffres de ses vers
D’où surgirent, côte à côte, deux amantes enflammées
Jeannine, sa compagne, et ma muse tortionnaire
Et je fus l’hypocrite lecteur, son semblable, son frère
Un pirate au butin en sonnets tout en fleurs
D’où le mal de l’amour monte en moi comme la mer
Tant sa houle en émet des longs rires et des pleurs
Ainsi Charles m’enseigna le langage des fleurs
Et les choses muettes qui se parlent à jets d’encre
Et propagent dans l’esprit brûlures en profondeur
qui rongent, coulées de lave, plus vite qu’un foutu chancre
Et nous rions jusqu’au malaise de ces femmes damnées,
De ces muses interdites que nous eussions aimées
La passante ou la Madone, grisantes senteurs halenées
Qui vite allument l’Albatros de proies célestes affamé
Ne sois pas sot, sacrebleu ! Existe-t-il d’amour sans quête ?
Cette folle qui t’affole et que tu aimes comme tu hais
Fera germer mille sonnets dans ton cœur de poète.
Rancœur et passion suinteront de ta plume en saillies.
février 10, 2018 à 6:54
Bonsoir Stephane,
Très jolie poésie, un funeste portrait de l’auteur des fleurs du mal bien exécuté, en tout point conforme au personnage.
Merci mon ami ton chemin est à l’antipode de celui que tu nous décris et je ne peux que m’associer à tes idées saines mon ami.
5* largement méritées
Bonne soirée
amicalement
sadek
février 15, 2018 à 12:28
Merci mon ami. Nos maîtres et inspirations meritent un hommage. Je citerai la fin des fleurs du mal :
« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! »
Amities,
Stephane